La haute cuisine américaine, encore fermée aux femmes Noires

Pour Mme Ettarh, ce dialogue est aussi important qu’un recrutement accru de personnel Noirs : “Je pense que le leadership blanc est très mobilisé pour embaucher des professionnels Noirs, mais ils doivent changer de culture”.

Assumer le passé doit faite partie intégrante de ce processus pour tous les restaurants, préconise-t-elle. “Ils sont, entre guillemets, transparents sur ce qu’ils veulent faire pour s’améliorer, mais pas transparents sur la façon dont ils ont laissé tomber tous les Noirs qui ont travaillé pour eux”, estime-t-elle. “Je pense que de façon générale, la grande cuisine ne fait pas un bon boulot pour soutenir ses employés.”

Certaines femmes n’ont pas attendu que la restauration se réforme.

Catina Smith, fondatrice de Just Call Me Chef, une organisation nationale créée il y a deux ans pour les femmes Noires du secteur de l’hôtellerie-restauration, compte des membres dans 10 villes et organise des événements en présentiel, parallèlement à sa communauté en ligne qui met en relation des femmes à travers tout le pays.

Mme Smith, 34 ans, anciennement cheffe de partie à Baltimore et maintenant cheffe à son compte et formatrice, explique qu’elle a créé le groupe parce qu’elle était choquée par la rareté des cheffes Noires dans les restaurants où elle avait travaillé. “Dans la dernière cuisine où j’étais, il n’y avait que des hommes blancs, et on avait l’impression que rien n’était vraiment pour nous”, relate-t-elle.

Mme Smith prévoit de tenir la première conférence du groupe en juin prochain à Baltimore, avec pour mission de fédérer les femmes Noires dans l’hôtellerie-restauration. L’objectif n’est pas de mettre l’accent sur ce qui leur a été refusé, mais de célébrer leurs talents et d’offrir des apprentissages aux jeunes cuisinières.

“Nous ne pleurons pas parce que nous ne pouvons pas accéder à ces lieux, nous disons simplement comment c’est pour nous”, explique-t-elle. “On ne veut pas de traitement de faveur. On veut simplement des opportunités.”

source: nytimes.com